1) LE BAL DES QUAT
Z'ARTS
www.sfp.photographie.com/portfolio/Port02/Portfolio2.html
(photo de Léon Gimpel)
Témoignage du Prince Youssoupof
(assassin de Raspoutine)
I spent some time in Paris toward the end of the
holidays; I saw Jacques de Beistegui again, and we had a
very good time before returning to Oxford. The Bal des
Quat'z Arts was about to take place. I had heard so much
about it that I was most anxious to see it, and Beistegui
and I decided we would go. The question of costumes was
simplified by the fact that prehistoric dress was de rigueur
that year. A leopard skin was all that was needed.
Beistegui, who never liked to waste money, bought an
imitation skin and rigged himself out in a blond wig with
two braids, which made him look more like a valkyrie than a
cavedweller. As for myself, Diaghilev lent me the costume
worn by Nijinsky in Daphnis et Chloe: a leopard skin and the
big straw hat worn by Arcadian shepherds, tied round the
neck and hanging over the shoulders.
The ball was a great disappointment. Never in my life
have I seen anything so disgusting. A crowd of half-naked
people rushing about excitedly in an overheated atmosphere
heavy with the odor of perspiring bodies. Nakedness, which
can be so chaste when associated with youth and beauty, is
obscene in the old and the ugly. Most of the people at the
ball were hideous, and all of them were drunk; they had lost
all sense of decency and gave free play to their bestiality.
Sickened by this revolting spectacle, we left early. Our
leopard skins had been torn from us; nothing remained of our
costumes but Jacques's blond wig and my Arcadian hat.
http://www.alexanderpalace.org/lostsplendor/xv.html
Chanson de Georges Brassens LES QUAT
Z'ARTS
-
- Les copains
affligés, les copines en
pleurs,
- La boîte à
dominos enfoui’ sous les fleurs,
- Tout le monde
équipé de sa tenu’ de
deuil,
- La farce était
bien bonne et valait le coup d’œil.
-
- Les quat’z’arts avaient
fait les choses comme il faut:
- L’enterrement paraissait
officiel. Bravo!
-
- Le mort ne chantait pas:
"Ah! c’ qu’on s’emmerde ici!"
- Il prenait son
trépas à cœur, cette
fois-ci,
- Et les bonshomm’s
chargés de la levé’ du
corps
- Ne chantaient pas non
plus "Saint-Eloi bande encor!"
-
- Les quat’z’arts avaient
fait les choses comme il faut:
- Le macchabé’
semblait tout à fait mort.
Bravo!
-
- Ce n’étaient pas
du tout des filles en tutu
- Avec des fesse’ à
claque’ et des chapeaux pointus,
- Les commères
choisi’s pour les cordons du
poêle,
- Et nul ne leur criait: "A
poil! A poil! A poil!"
-
- Les quat’z’arts avaient
fait les choses comme il faut:
- Les pleureuses
sanglotaient pour de bon. Bravo!
-
- Le curé n’avait
pas un goupillon factice
- Un de ces goupillons en
forme de phallus
- Et quand il y alla de ses
de profundis,
- L’enfant de chœur
répliqua pas morpionibus.
-
- Les quat’z’arts avaient
fait les choses comme il faut:
- Le curé venait pas
de Camaret. Bravo!
-
- On descendit la
bière et je fus bien
déçu,
- La blague maintenant
frisait le mauvais goût,
- Car le mort se laissa
jeter la terr’ dessus
- Sans lever le couvercle
en s’écriant "Coucou!"
|
- Les quat’z’arts avaient
fait les choses comme il faut:
- Le cercueil
n’était pas à double fond.
Bravo!
-
- Quand tout fut
consommé, je leur ai dit:
"Messieurs,
- Allons faire à
présent la tourné’ des
boxons!"
- Mais ils m’ont
regardé avec de pauvres yeux,
- Puis ils m’ont
embrassé d’une étrange
façon.
-
- Les quat’z’arts avaient
fait les choses comme il faut:
- Leur compassion semblait
venir du cœur. Bravo!
-
- Quand je suis ressorti de
ce champ de navets,
- L’ombre de
l’ici-gît pas à pas me
suivait,
- Une petite croix de trois
fois rien du tout
- Faisant, à elle
seul’, de l’ombre un peu partout.
-
- Les quat’z’arts avaient
fait les choses comme il faut:
- Les revenants s’en
mêlaient à leur tour.
Bravo!
-
- J’ai compris ma
méprise un petit peu plus
tard,
- Quand, allumant ma pipe
avec le faire-part,
- J’ m’aperçus que
mon nom, comm’ celui d’un bourgeois,
- Occupait sur la liste une
place de choix:
-
- Les quat’z’arts avaient
fait les choses comme il faut:
- J’étais le plus
proch’ parent du défunt.
Bravo!
-
- Adieu! Les faux tibias,
les crânes de carton…
- Plus de marche
funèbre au son des mirlitons!
- Au grand bal des
quat’z’arts nous n’irons plus danser,
- Les vrais enterrements
viennent de commencer.
-
- Nous n’irons plus danser
au grand bal des quat’z’arts,
- Viens,
pépère, on va se ranger des
corbillards!
perso.wanadoo.fr/brassens/oeuvres/textes/quatzart.htm
(et autres)
|
2) LE CABARET DES QUAT
Z'ARTS
Les Quat'z'Arts
Fondés en 1893 par François Trombert au
62 boulevard de Clichy, les Quat'z'Arts remplaçaient
le Tambourin que Van Gogh avait fréquenté.
Fragson y fit ses débuts. Jehan Rictus y
débuta en 1895 avec Les Soliloques d u Pauvre. Puis
vinrent Numa Blès, Teulet, Montoya, Botrel, Ferny,
Privas, Legay
http://www.montmartrenet.com/nojava/cabaret1.html
LE QUAT'Z'ARTS CABARET
Founded in 1893 by François Trombert and located
at 62 boulevard de Clichy, the Quat'z'Arts continued into
the twentieth century the dynamic role of the Montmartre
cabaret artistique, which had been initiated by Salis at the
Chat Noir. Like the Chat Noir, the Quat'z'Arts provided an
"alternative space" where both permanent and temporary
exhibitions of works by artists such as Abel Truchet, Jules
Grun, Charles Léandre, Guirand de Scévola,
Adolphe Willette, Georges Redon, Emile Cohl, and Henri de
Toulouse-Lautrec.
The Quat'z'Arts also shared the Chat Noir's taste for
eclectic interior design inspired by the past. Designed by
Henri Pille, the "locale," one of the three rooms of the
cabaret, was decorated in a pseudo-gothic,
pseudo-Renaissance spirit, again recalling the Chat Noir.
The second room, the "salle de café," was embellished
with wood panels, bronze objects and statuettes, including a
group of Rabelaisian figures. But the Quat'z'Arts cabaret
took the interdisciplinary mixture of the arts, and the
fraternal spirit between the artists and the audience, one
step further, creating avant-garde collaborative
performances that surpassed the genres seen at the Chat
Noir.
Named "fumistically" after the four disciplines of the
Ecole des Beaux Arts architecture, painting, printmaking,
and sculpture the Quat'z'Arts served not only as a gathering
place for many artists, but also for composers, musicians,
performers, poets, illustrators, and even established
theater critics.
Some of the regular performers at the Quat'z'Arts were
discovered by Trombert, who launched their careers there.
Also featured were well-known performers who had made their
debuts at other cabarets like the Chat Noir. The Quat'z'Arts
was still going strong in the early years of the twentieth
century, attracting newcomers such as the young Spaniard,
Pablo Picasso, and writers such as Apollinaire.
http://www.nyu.edu/greyart/exhibits/counter/html/body_quatz.html
Mémoires de René
Devillers Butte Boul'Mich' et Cie
Mais je n'avais pas encore affronté Montmartre. Je
m'y décide un soir et prends bravement le
Pigalle-Halles aux vins, qui me dépose aux flancs de
la Butte. Montmartre comptait alors plusieurs cabarets, dont
le principal, Les Quat'z'arts, était dirigé
par le père Trombert. On y entendait les chansonniers
célèbres de l'époque : Bonneaud, Hyspa,
Ferny, Paul Delmet, Montoya...
(...) Il y avait aux Quat'Z'arts, outre les chansonniers,
deux nains fort amusants, Auguste et Delphin. Celui-ci, d'un
physique agréable et fort bien proportionné
avait un réel talent de comédien et se fit
plus tard une belle place dans les cabarets. Quant à
Auguste, il était plutôt difforme mais
possédait un esprit de la plus redoutable rosserie.
Sa fonction était de vendre les chansons des auteurs
de la maison. Un jour qu'il s'était montré
insolent plus qu'à son habitude, Delmet l'engagea
à mieux respecter les chansonniers, " car, lui fit-il
observer, c"est la vente de leurs œuvres qui te fait vivre
!".
--- Et Eux de quoi vivent-ils ?
--- Ils vivent de leur talent, de leur esprit.
--- C'est donc ça que vous êtes si maigres !
" rétorqua Auguste.
... Les Quat-Z'arts pouvaient contenir au plus 80
spectateurs ... ... Par exemple, ce Public était
trié sur le volet. Pas un mot, pas une allusion ne
passaient inaperçus. C'était l'époque
héroïque, je dirai même aristocratique de
la Chanson Montmartroise.
http://www.lechatnoir.free.fr/historique/chatnoir/devilliers/page_03.htm
The Ways of Men by Eliot
Gregory
At the hour when all Paris takes its APERITIF the "4
z'Arts" became the meeting-place of the painters, poets, and
writers of the day. Montmartre gradually replaced the old
Latin Quarter; it is there to-day that one must seek for the
gayety and humor, the pathos and the makeshifts of Bohemia.
The "4 z'Arts," next to the "Chat Noir," has had the
greatest influence on the taste of our time, - the pleiad of
poets that grouped themselves around it in the beginning,
dispersing later to form other centres, which, in their
turn, were to influence the minds and moods of thousands.
http://www.bookrags.com/books/waymn/PART16.htm
3) GABRIEL
MONTOYA
Montoya était ami de Xavier Privas
(dont un poème parodique illustre un éventail
publicitaire de Maurice Leloir pour le champagne Cliquot),
de Théodore Botrel... et de bien d'autres figures du
Paris du début du XXème siècle.
On trouvera nécessaire de signaler ici que
Montaya était l'auteur d'un ensemble de
poésies dites "Les Armes de la Femme", qui vont du
"Divin sourire" ou du "Parfum troublant" à
"l'Ombrelle"... et bien sûr à "l'Eventail" !
On lui doit aussi d'autres ouvrages, dont :
MONTOYA (G.). La Moderne Epopée. Les Boers.
Ombres et scénario de L.Bombled. Poème de
G.Montoya. Musique de Jules Mulder. Raon-l'Etape , L.Geisler
et P. , Flammarion , [1902] , In-4 oblong , album
cartonné éditeur , 80 pp
MONTOYA Gabriel CHANSONS NAIVES ET PERVERSES
OLLENDORF 1896 IN12 1/2 toile-lettre préface
d'A.DAUDET-ill.in texte-300p.-
Citons encore les Mémoires de René
Devillers Butte
Boul'Mich' et Cie
(...) Montoya ... était Docteur en
médecine et se refusait de l'exercer,
préférant chanter les jolies chansons qu'il
composait. On eût dit qu'un obscur pressentiment l'en
éloignait. En effet, à la guerre de 1914,
s'étant retiré à Castres, il dut
remplacer le médecin de l'endroit mobilisé et
fit une chute mortelle de bicyclette en allant voir un
malade la nuit.
Gabriel Montoya à qui je confie mes
hésitations entre la médecine et la chanson,
m'engage à opter pour la chanson. Je donnai le
même conseil quelques années plus tard à
Jean Marsac, lui aussi étudiant en médecine,
ainsi que le charmant et regretté Robert Goupil.
Décidément, la Faculté a fourni bien
des recrues à la Chanson de Montmartre.
http://www.lechatnoir.free.fr/historique/chatnoir/devilliers/page_03.htm
4) VINCENT
HYSPA
Félix Mayol -
Mémoires - chapitre 9 Jours de
gloire
Quelques mois plus tard, je lançai
une adorable fantaisie de ce délicieux
pince-sans-rire Vincent Hyspa : Silhouette
Présidentielle, qui blaguait aimablement Armand
Fallières, alors notre nouveau Président de la
République, le plus gros personnage du pays :
- «C’est la fleur
délicate
- des p’tits pois en
cravate,
- le seul qui fass’ la
pige
- à Venus Callipyge
!
-
- Des puissants de la
terre
- il est mieux bâti,
sur le devant,
- et sur le
derrière
- égal’ment
!»...
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Eh bien, l’Elysée n’a pas
bronché ! Et le Protocole n’a manifesté
aucune indignation !
http://www.udenap.org/groupe_de_pages_06/mayol_memoires_09.htm
"Music on Montmartre." In The Spirit of
Montmartre: Cabarets, Humor, and the Avant-Garde,
18751905, edited by Phillip Dennis Cate and Mary Shaw,
15997. New Brunswick, NJ: Rutgers University Press,
1996.
* "Erik Satie and Vincent Hyspa: Notes on a
Collaboration." Music & Letters 77 (1996): 6491.
La belle au bois dormant: Des trous à son
pourpoint vermeil mélodie pour voix et piano Texte:
Vincent Hyspa Assez animé (mi bémol majeur)
http://alambix.uquebec.ca/musique//catal/debussy/debccat.htm
En 1899, Erik Satie entreprend la composition de
Jack in the Box, musique de scène pour une pantomime
de Jules Dépaquit qui ne sera jamais
représentée. Oublié des
mélomanes et ignoré des éditeurs, Satie
connaît alors le découragement et la
misère. Il gagne maigrement sa vie en accompagnant le
chansonnier Vincent Hyspa, qui se produit dans le monde, et
compose de «rudes saloperies» pour Paulette Darty,
artiste à succès: Je te veux, Tendrement et la
Diva de l'Empire sont en fait des valses charmantes et
langoureuses.
http://fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/sy/sy_509_p0.html
HYSPA (Vincent). L'éponge de porcelaine.
Illustrations de Jules Dépaquit. P. , La
Sirène , 1921 , In-4 , br. , 96 pp. Un livre
d'étrennes édité par la Sirène
et composé de 16 conférences fantaisistes du
chansonnier V.Hyspa sur la baleine , le pantalon , le nez ,
etc. Illustré de 74 dessins et ornements naifs et
caricaturaux.
HYSPA Vincent/ MYSOR Fernand La Nègresse dans la
piscine, roman Paris, Editions du Siècle, 1924 in 12
broché, couverture illustrée
L’OMNIBUS AUTOMOBILE Paroles de Vincent Hyspa / Musique
de Erik Satie
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